La culpabilité
La culpabilité est un sentiment qui peut être très envahissant et occulter complètement notre joie naturelle, notre créativité et notre bien-être. En deux mots, elle sape notre énergie ! Sous l'emprise de la culpabilité nos choix et décisions sont influencés par la peur.
Il est inutile et vain de vouloir se débarrasser de la culpabilité en passant à autre chose pour essayer de l'oublier, car si elle nous quitte un moment, elle pourrait bien revenir en force à l'improviste ou suite à une évocation ou réflexion d'un proche.
Cependant, il est possible de regarder ce qui réveille la culpabilité en nous et ce qu'elle provoque dans notre corps, puis de comprendre l'origine de ce sentiment pour pouvoir le dépasser.
Inconsciemment, nous réagissons toujours de la même manière à certains stimuli extérieurs : quelqu'un vous demande quelque chose et vous ne savez pas comment dire non, ou bien vous avez envie de vous offrir un plaisir ou une sortie rien que pour vous seul(e) sans votre conjoint(e), ou encore vous aimeriez pouvoir vous reposer sans subir de reproches, ou vous donner à fond dans quelque chose qui vous passionne, etc...
Ce qu'il faut comprendre, c'est que toutes les racines de la culpabilité sont issues de notre passé dans lequel elles ont pris forme une à une. Nous laissons souvent ainsi le passé diriger nos actes ou nos choix contre nous-même.
La culpabilité ressort de certaines lois ou règles qui nous ont été imposées à une certaine période de notre vie où nous étions plus vulnérable et en désir de plaire pour être aimé, accepté. Elle est un moyen de pression si efficace pour diriger autrui qu'on la retrouve dans tous les domaines de notre vie !
Cela commence le plus souvent au sein même de nos familles : "Tu devrais avoir de meilleures notes", "Fais pas ci, fais pas çà !", "Si tu ne fais pas la vaisselle, tu seras puni", et toutes les récompenses et chantages affectifs : "Après tout ce que j'ai fait pour toi..!", "Cela me fait de la peine si tu ne viens pas avec nous à l'église...", "Si tu travailles bien à l'école, je te donnerai plus d'argent de poche".
Des enseignants suivent ce modèle en imposant une forme de morale rigide basée sur le mode récompense/punition et sur une échelle de valeurs par les notes et la comparaison.
La spiritualité amène aussi son lot de répressions et de règles incitant à l'obéissance à un Dieu punissant. C'est ainsi que les enseignements religieux s'appuient sur les notions de bien et de mal, sur la croyance en certaines pratiques pour se rapprocher du Divin et échapper aux foudres célestes. Egalement, certains 'guides spirituels' profitent de vos faiblesses pour vous dicter votre conduite vers l'éveil.
De même dans notre société, on confond souvent l'apparence avec les valeurs : Un homme ayant des tatouages ou les cheveux longs pourra difficilement postuler pour certains métiers, celui qui travaille sera mieux vu que celui qui est au chômage, exprimer publiquement sa différence peut représenter un risque d'être puni sévèrement. Les publicités sèment des modèles à suivre pour être dans les normes du 'paraître', les médias sèment des infos qui instillent la peur dans les esprits.
En fait la culpabilité représente un moyen efficace pour amener une personne à agir selon certaines règles. Et une fois la petite graine semée en nous, elle va grandir et faire le travail toute seule, durant des années, de façon insidieuse et pernicieuse, sabotant bien des élans naturels bradés contre une pseudo sagesse, bonne éducation ou une fidélité qui n'a plus lieu d'être (fidélité familiale, ancrestrale, amicale, amoureuse, etc). Car une fois que la culpabilité 'a pris' on n'a plus besoin de forcer la personne à agir contre son gré. En effet, lorsque la personne commence à s'éloigner du 'droit chemin', le sentiment de culpabilité qu'elle porte désormais en elle va susciter une peur qui va la ramener 'à la raison'. Cette peur peut prendre plusieurs formes : la peur de déplaire, la peur de décevoir, la peur de faire de la peine, la peur d'être une mauvaise personne, la peur de ne pas être aimé, reconnu, apprécié, la peur d'être abandonné ou rejeté, etc... La peur finit toujours par nous éloigner de nous-même et de notre nature véritable.
Voir le monde à travers le filtre de culpabilité vous limite dans vos plus belles possibilités ! C'est une prison imaginaire qui vous force à suivre le chemin qui n'est pas toujours le vôtre.
De plus, avec la culpabilité vient une sorte de superstition : dès qu'on s'éloigne de ce qu'on croit être, puis que l'on fait face à un obstacle, on risque de percevoir cela comme une punition, comme si on avait 'fauté'. Il est déjà difficile de sortir de sa zone de confort, d'affronter le changement, si en plus on ne cesse de se dire que c'est mal, qu'on ne devrait pas, on risque de se retrouver coincé dans une vie étroite que l'on n'a pas choisie et qui ne nous convient pas.
Pour dépasser ce sentiment de culpabilité, il faut oser descendre au fond de soi-même et reconnaître ce besoin de plaire (convenir, faire plaisir) à une autorité (personnifiée ou abstraite), tels nos parents, notre patron, la société, un guide spirituel, Dieu. Derrière ce sentiment de culpabilité, il y a donc toujours la peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas être une personne bien, et ultimement de se retrouver seul, abandonné. En d'autres termes, on a besoin de l'approbation d'une autorité pour exister.
Lorsqu'on prend conscience de cette supercherie, on revient vers soi, on respire et tout s'éclaire à nouveau. Le sentiment de culpabilité se dissipe car il n'a plus d'emprise. On se sent exister. La vitalité que l'on ressent alors balaie le besoin de reconnaissance. On réalise que tout est déjà là, que l'on n'a pas besoin d'agir de telle ou telle façon pour exister et se sentir légitime. La culpabilité et les peurs que celle-ci cache laissent alors la place à un sentiment de bienveillance que l'on ressent envers soi et envers les autres.
Agir à partir de cet état nous permet d'être plus authentique et de mieux contribuer au monde. Il ne s'agit pas de faire n'importe quoi, mais c'est très libérateur de vivre sans avoir besoin de l'approbation d'une figure d'autorité.
Personne, absolument personne ne peut te voler ta LIBERTE ! Tout ce qui a trait à la culpabilité sert uniquement à t'empêcher d'être heureux, ne cautionne plus cette forme de servitude !
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